RETOUR DE GASTON FLOQUET AU PAYS NATAL

CÉLÉBRATION DU CENTENAIRE à BELLERAY (Meuse)



L'association des amis de Gaston Floquet et la municipalité de Belleray (agglomération de Verdun), avaient décidé de célébrer ensemble sur place le weekend des 1er et 2 juillet 2017 l'année du centenaire de la naissance de Gaston Floquet.
   
Belleray est le village où se trouve la Falouze, ferme autrefois exploitée par la grand-mère, puis par Fabienne Brocard, soeur de Gaston et maintenant par son neveu Régis Brocard, adjoint au maire. C'est là que Gaston a passé son enfance, glané des os et des ferrailles, des débris de la guerre, là qu'il est revenu souder quand son appartement parisien ne le lui permettait pas et là qu'ont toujours vécu des membres de sa famille. La Falouze (la falaise) doit son nom à la paroi de calcaire qui d'un côté clôt la cour de la ferme. A l'arrière de la maison coule la Meuse. Prise entre la pierre et l'eau, la Falouze est un lieu chargé d'histoire. C'est aussi là que tout a commencé pour l'artiste que nous fêtions.



Alain Andrien, maire, avait décidé avec son conseil municipal d'inaugurer ce jour-là une plaque qui nomme désormais le bout de route menant à la ferme : « Allée Gaston Floquet (1917-2001) artiste comédien, traducteur, plasticien ». Cela se fit sous les parapluies, en présence de la députée Émilie Cariou et c'est Fabienne, 91 ans, qui , avec son fils Régis, a dévoilé la plaque dédiée à son frère

  

Une exposition destinée à donner aux visiteurs locaux envie d'en voir et d'en savoir davantage fut ensuite inaugurée à la salle municipale proche. L'association avait apporté de Saint-Rigomer-des-Bois une trentaine d'oeuvres en deux et en trois dimensions : os, fers, peintures, encres, brous de noix, caricatures, accompagnées de documents explicatifs et d'articles divers. Quant aux fragiles statues d'os, elles étaient présentées... dans des urnes électorales prêtées par nos amis ! Jean-François Hémery, concepteur de l'exposition, commenta la visite et les cinq représentants présents de l'association prolongèrent les échanges avec les nombreux visiteurs tout au long du weekend. On projeta deux films : « L'Art au quotidien », portrait de l'artiste filmé de son vivant par Céline Migeon et « Allez prier ailleurs !», de Patrick Viret, cinéaste, s'inspirant en partie d'une pièce d'Odile Darbelley et Michel Jacquelin, metteurs en scène. Un diaporama de 330 photos tournant en boucle permettait le reste du temps d'élargir la vision du travail de Floquet qui, en réalité, compte quelque 8000 oeuvres au total.

     

 

Un panneau de la salle avait été consacré à quelques tableaux de Fabienne Brocard, qui peint beaucoup, elle aussi. Clin d'oeil de la soeur au frère, réconciliés post-mortem.

    

La municipalité de Saint-Rigomer-des-Bois / Villeneuve-en-Perseigne, propriétaire par donation de la maison et des oeuvres restantes après la mort de l'artiste, avait envoyé un double cadeau symbolique à la commune meusienne : une statue de fer de Gaston Floquet où on reconnaît un obus récupéré sur quelque champ de bataille proche, des fers à cheval et autres matériaux détournés ainsi qu'une peinture acrylique de 1969. Ils figurent maintenant en bonne place dans la jolie mairie du village.



Nous avons été particulièrement heureux de recevoir pendant ce weekend la visite de monsieur Didier Giard, Directeur Culture, Mémoire et Communication de la communauté d'agglomération du Grand Verdun, qui nous a consacré de longs moments. Un projet d'exposition de grande envergure est en effet à l'étude pour 2018 à Verdun, dans la Chapelle du collège Buvignier si les actuels travaux sont finis, là même -ironie du hasard- où Gaston poursuivit, avec une assiduité variable, ses études secondaires. Monsieur Giard ainsi que Monsieur Griggio, Vice-Président de la Communauté d'Agglomération du Grand Verdun en charge de la Culture, que nous avions déjà rencontré à Verdun en 2015 dans cette perspective, doivent venir à Saint-Rigomer voir dans la maison du Tertre et dans les musées proches les collections Floquet destinées à alimenter ce projet.

Quant à l'accueil qui a été réservé à notre délégation, il ne pouvait être plus chaleureux, plus généreux, plus constructif et enthousiasmant. Nous avons été hébergés chez des adjoints au maire, qui avait aussi prévu que nous prenions tous nos repas ensemble. Des liens forts se sont ainsi noués au fil de ces quelques jours, suscitant des projets dans le prolongement de cette première si réussie. Cent ans n'auront pas été de trop pour parvenir à cette reconnaissance de notre ami, désormais acquise à une échelle nouvelle.