« ENSEMBLE » Exposition Coline Bruges-Renard


été 2015


au Tertre Haut



Voici les paroles prononcées par Coline Bruges-Renard, pour présenter son exposition dans la galerie du Tertre.

 

Je suis chez Gaston Floquet, c'est un cadeau.

La vie nous offre des possibilités insoupçonnées et surprenantes : rencontres, amitiés, connivences …

 

Gaston Floquet, une invention farfelue et provocante, des fantaisies sérieuses, un regard aigü et de la dérision, pour nous montrer l'essentiel, une certaine légèreté d'être. Merci Gaston. Merci d'être un passeur. Comme quelques absents présents ce soir, les fidèles en amitié : Ambroise Monod, Saïd Mohamed.

 

Être invitée chez Gaston, ce n'est pas seulement une histoire d'amitié, c'est aussi une façon de regarder, de transformer, dans une attention au monde et à soi. C'est ce deuxième lien que j'ai souhaité présenter ici.

Je ne travaille pas toujours de cette façon là.

Réalisées dans des temps différents, avec des outils différents, ces œuvres proviennent d'une même histoire. Figuratives ou abstraites, elles veulent témoigner ENSEMBLE d'une même recherche, en autorisant les confrontations fructueuses d'une approche particulière et perceptible.

 

Elles s'appellent « Les restes » « Succession » et « Trois couleurs » et ont en commun d'être nées à partir de quelque chose de pré-existant : un dessin raté, une tache d'encre…

Comme un palimpseste, du nouveau apparaît sur ce qui a été abandonné, devenant le point de départ d'une nouvelle série. Il y a un désir d'économie (ré-emploi du papier) une légèreté d'être (je peux gâcher du papier puisqu'il l'est déjà) un jeu (qu'est-ce que je peux faire pour transformer ce qui ne me convenait pas ?)

 

Les titres indiquent quelque chose bien sûr, c'est comme un début d'histoire, un peu mon histoire, mais

d'une nouvelle série. Il y a un désir d'économie (ré-emploi du papier) une légèreté d'être (je peux gâcher du papier puisqu'il l'est déjà) un jeu (qu'est-ce que je peux faire pour transformer ce qui ne me convenait pas ?)

Voilà comment sont nées, parmi d'autres, ces trois séries.

 

« Les restes » (2003), les biens nommées, sont issues de cahiers à feuille double pour l'apprentissage de l'écriture chinoise déjà employées pour d'autres projets, les encres d'origine sont allées ailleurs, reste le transfert de l'encre d'une feuille à l'autre qui a été transformé : crayon litho et papier de Chine collé se sont installés.

« Les restes », comme une deuxième vie, ce qui reste aujourd'hui, ce qui est visible aujourd'hui.

Ce sont des histoires successives, des histoires superposées. La peau du papier, ne pas y laisser sa peau, sauver sa peau, les papiers comme des pansements, doux et accueillants, pour prendre soin de soi et y accueillir les dessins qui s'imposent.

« Succession » (2003) appartient à la même famille. Ce qui les différencie des « restes » est l'utilisation de papiers de Chine de natures différentes (fibres longues et fibres courtes) produisant par collages successifs cette matérialité très accueillante du support.

 

 

« Trois couleurs » (2013), là aussi, un travail différent et imposant les précède. Je range l'atelier, je me prépare à accueillir du nouveau, je trie des dessins dans des carnets anciens. J'en garde quelques uns, d'autres vont se métamorphoser avec trois tubes de couleur et une brosse. Je suis sans intention, sans projet. Le travail prend de l'ampleur … Une partie sera dédiée à Saïd Mohamed pour « Un toit d'étoiles ».

 

Les titres indiquent quelque chose bien sûr, c'est comme un début d'histoire, un peu mon histoire, mais pas seulement, une parmi d'autres, et celle de beaucoup.

J'accepte d'être un passeur.

Je vous invite à regarder comme si vous ne saviez pas, sans savoir ce que cela représente.



Dérive Hâtive édition.

Depuis un an et demi, quatorze titres sont parus et d'autres sont en préparation. Les mots et les images « ensemble » Comment faire tenir ensemble ? Comment être à côté ? Dans une dynamique, une autonomie, avec modestie et beaucoup de sérieux et de joie.

 

Merci à Bernard d'être mon partenaire et mon soutien indéfectible en informatique.

Merci à tous d'être là ce soir.

Grand merci chère Association, pour tout, pour l'invitation, la gentillesse, le coup de main, le règlage de l'éclairage, le coup de balai, le déplacement d'une vitrine, le verre d'eau offert … et le buffet de ce soir !